Le jeudi 2 avril 2009, une terrible nouvelle frappait le nord caraïbe, et particulièrement la ville du Morne rouge. Un de ses enfants perdait la vie au cours d’une querelle que certains qualifieront de stupide. Il était environ 16 heures et Sansand s’écroulait, mortellement frappé par celui qui depuis trente ans était de sa garde rapprochée et qui depuis presque 10 ans mangeait avec lui tous les midis.
Il n’était ni un politicien, ni un artiste, ni même un "Mèt Lékol ", mais il était un " Mèt Piès", un véritable homme du peuple, une de ces figures légendaires qui façonnent un mode de vie, une Philosophie. Digne Héritier de sa mère que certains reconnaîtront, petite femme active et dynamique, que tous appelaient " ATIFI ". Il avait repris sa disponibilité légendaire, son sens du don de soi, mais avait aussi repris à son compte ses colères aussi soudaines que fugaces.
Il avait grandit entre les quartiers de Fond Cacao et Fond Abattoir, et puis après ses études au collège de Saint Pierre, avait choisi la carrière militaire. Il était parachutiste. Oui oui Béret rouge !!, c’est bien ça ! Il avait pris part à la guerre d’Algérie et à celle de Tunisie, puis avait rejoint l’hexagone où il avait fondé sa propre famille. Quatre enfants, huit petits enfants. Une vie bien remplie pour celui qui au fil du temps était devenu le représentant officiel de la ville du Morne Rouge à Paris. Il avait 71 ans.
C’était lui qui accueillait l’ancien maire et le nouveau, à chacun de leur voyage. C’était lui qui souvent recevait les invités aux mémorables fêtes organisées lors des regroupements des Péléens vivants en France Hexagonale.
Combien de Péléens ou autres, parfois, ont commencé leur vie Parisienne chez lui. Beaucoup l’oubliaient, mais beaucoup s’en souviennent et ont encore du mal à accepter ce départ, surtout dans des conditions si déplorables.
Il n’est plus, Ti Sansand n’est plus, TONTON Alexandre comme l’appelaient beaucoup de jeunes, car il était notre tonton à tous, n’est plus.
Nous n’entendrons plus ses éclats de voix, nous n’entendrons plus ses éclats de rire, ni plus ses sempiternelles ponctuations : " Alors ma doudouille" " hummm " " ah bonnnn ! "
Adieu Tonton